Terres Australes. Grande et Petite Jave, au sud des Moluques
Cosmographie universelle
Guillaume Le Testu, Le Havre, 1556.
Manuscrit enluminé sur papier, 118 p. dont 57 planches, 53 x 36 cm
Vincennes, Service historique de la Défense, Bibliothèque, D.1.Z.14, f. 32v
© Service historique de la Défense
La principale originalité de cette cosmographie est de consacrer un quart de ses cartes régionales au mythique continent austral. Joignant la "Grande Jave" (territoire imaginé par les cartographes normands au sud de Sumatra) à la Terre de feu découverte par Magellan, ce continent était supposé faire contrepoids aux masses terrestres de l’hémisphère septentrional. Déclinée en douze planches, cette fiction cartographique, "faite par imagination" comme le reconnaît l’auteur dans son commentaire, s’appuie sur des reconnaissances partielles d’îles ou îlots bien réels, mais artificiellement raccordés entre eux. Elle se veut prospective, anticipant sur les progrès à venir des connaissances géographiques, tout en alertant le navigateur sur un potentiel danger immédiat. Sa riche iconographie est composite, le dessinateur donnant libre cours à son imagination. Il juxtapose ainsi faune fabuleuse et races monstrueuses issues de traditions antiques et médiévales, peuples orientaux civilisés issus de Marco Polo et sauvages nus inspirés des Tupinamba du Brésil.
Les Grande et Petite Jave sont caractéristiques de la cartographie normande. Certains historiens y ont vu l’indice d’une découverte de l’Australie dès le XVIe&nsbp;siècle. Elles sont peuplées d’"idolâtres", nous rapporte le texte, qui cultivent et font commerce de plusieurs "espiceries", tel le clou de girofle. On aperçoit à gauche une embarcation à voile transportant des épices. Les vêtements des personnages mélangent de belles étoffes orientales et des parures de plumes…
 
 

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