Les Rois Mages adorent le feu divin
Marco Polo (1254-1324), Le Devisement du monde ou Livre des Merveilles
Récit de 1299, copié à Paris vers 1410-1412.
Enluminure par le Maître de la Mazarine et collaborateurs. Manuscrit sur parchemin, 299 feuillets, 42 x 29,8 cm
BnF, département des Manuscrits, Français 2810, fol. 12
© Bibliothèque nationale de France
En rencontrant des « Adorateurs du feu », Marco Polo rencontre des zoroastriens, des fidèles de l’ancienne religion de l’Empire Perse ayant gardé leur foi après la conquête par les musulmans de l’Empire Sassanide en 651. Cette religion, fondée par Zoroastre ou Zarathoustra au VIIe siècle avant Jésus-Christ, est une religion monothéiste autour du dieu Ahura-Mazda, d’où le nom de mazdéisme qui lui est parfois donné. Elle connut plusieurs scissions dans son histoire qui donnèrent naissance au mithraïsme ou au manichéisme. Le culte du feu, fils d’Ahura-Mazda, est un élément important de la liturgie zoroastrienne. De nos jours, les communautés zoroastriennes en Iran et Parsi en Inde maintiennent ce culte.

Comment les trois rois jetèrent la pierre dans le puits
Quelques jours plus tard, les trois rois avisèrent la boîte dont l'enfant leur avait fait présent. Ils l'ouvrirent et y découvrirent une pierre. Étonnés, ils se demandaient pourquoi l'enfant leur avait fait un tel présent et ce que cela signifiait. C'était que, quand ils avaient présenté leurs offrandes à l'enfant, celui-ci les avait acceptées toutes les trois, car il était vrai dieu, vrai roi, et vrai médecin, et que la foi qu'ils avaient en lui devait être solide comme cette pierre. Mais les trois rois ne comprirent pas la signification de la pierre. Ils la jetèrent dans un puits. Alors, un feu ardent descendit du ciel dans le puits. Émerveillés de ce prodige, les trois rois regrettèrent leur geste, car alors seulement ils comprirent le sens de ce présent.
Ils prirent de ce feu et l'emportèrent chez eux, le plaçant dans une belle et riche église. Ils l'y laissent brûler et l'adorent comme un dieu. Et pour tous leurs sacrifices ils utilisent ce feu. Et s'il vient à s'éteindre, ils vont en chercher chez d'autres adorateurs du feu, voisins, et le portent dans leur église. Voici donc pourquoi les hommes de cette cité de Saba adorent le feu. II leur faut marcher parfois dix jours durant pour trouver du feu. C'est ce qu'ils racontèrent à Marc Pol, l'assurant que tout cela était vrai. Et même que l'un des rois était de la cité de Satu, l'autre de Deana et le troisième de cette même bourgade de Saba, où ils adoraient le feu ainsi que toute la contrée. Je vous ai parlé de cette coutume, je vous parlerai maintenant des coutumes des autres contrées de Perse.
 
 

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