Focus sur : No man's land

La notion de no man’s land témoigne d’un espace « sans qualité ». Ces territoires périurbains, entre ville et campagne, comme le rappelle la série de Cyrille Weiner, traversés mais peu habités, sont autant de lieux manifestes d’une standardisation : zones de villégiature chez Patrick Tourneboeuf, pavillonnaires chez Christoph Sillem ou d’exercice militaire chez Guillaume Greff. Il est parfois impossible d’identifier les lieux tant ils paraissent semblables d’un pays à l’autre comme dans les travaux de Geoffroy Mathieu qui mêlent des vues faites en France, en Écosse et au Maghreb. Or, parce qu’ils cristallisent un vide, ces espaces peuvent devenir les lieux de vie de ceux qui n’ont pas d’autre choix que d’être en transit. C’est la rupture de ce lien d’appartenance que dénoncent avec acuité les œuvres de Gilles Coulon, Aymeric Fouquez, ou Jacqueline Salmon. Le manque le plus cruel reste alors celui de la communauté des hommes.

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Paysages français Une aventure photographique, 1984-2017