Encyclopédie des arts du cirque

Arts du cirque

Les singes, l’ours et les chiens savants

Gravure d’après un dessin de Jean-Démosthène Dugourc (1749-1825)
Les animaux savants, ou Exercices des chevaux de MM. Franconi, du cerf Coco, du cerf Azor, de l’éléphant Baba... Par Madame B***, née de V.... L..., imprimé chez Didot l’aîné (Paris), en 1816
BnF, département des Arts du spectacle, 4-ICO CIR-1
© Bibliothèque nationale de France
L’homme a toujours exercé son intelligence et sa force sur la nature pour lui imposer sa loi, servir ses intérêts et y gagner un fond de renommée. Maîtriser la sauvagerie des animaux pour les rendre « savants » c’est-à-dire pour qu’ils épousent des postures et capacités propres à l’humain, s’est révélé lucratif et valorisant. Nombreuses sont les estampes qui évoquent les merveilles obtenues d’animaux tels les chiens, les singes ou les ours, ces « compagnons » qui dansent et se pavanent sur la musique et dans des atours de leur époque, sous le regard amusé et impressionné des chalands. Divertissement aux dehors anodins, bon enfant, il cache à peine, dans sa malle aux instruments de musique, aux costumes et aux accessoires, la chaîne de l’ours, le fouet et le bâton.
Sur la scène parisienne que l’illustrateur a placé devant la porte Saint-Denis, la présence du dromadaire est à la fois une invitation au voyage et un prélude à la vogue de l’exotisme, qui, avec l’introduction du dressage de fauves, va bientôt envahir les cirques et modifier la représentation d’un spectacle fondé, jusqu’à la fin du XIXe siècle, sur les performances équestres et acrobatiques.