Portrait de Stéphane Mallarmé
Paul Gauguin (1848-1903), graveur, 1891.
Gravure sur cuivre
BnF, Estampes et photographie, RESERVE TA-75 (A)-4
© Bibliothèque nationale de France
Cette eau-forte est l’unique gravure sur métal de Gauguin. Le graveur représente le visage du poète illuminé par la méditation. Le corbeau, caché dans l’ombre comme un génie tutélaire, est un double hommage à Mallarmé et à Manet, c’est-à-dire au traducteur du poème d’Edgar Poe, The Raven. En outre, l’oreille pointue du poète fait allusion à L’Après-midi d’un faune. Gauguin et Mallarmé s’admiraient mutuellement. Le peintre fréquentait les milieux littéraires et artistiques qui reconnaissaient au grand poète le rôle de chef de file du mouvement symboliste. Cette eau-forte fut gravée en janvier 1891, au début de leur amitié. Quelques semaines plus tard, Gauguin annonçait son départ pour Tahiti et Mallarmé présida le banquet d’adieu du 25 mars 1891, en portant ce toast : « Messieurs, buvons au retour de Gauguin ; mais non sans admirer cette conscience superbe qui, en l’éclat de son talent, l’exile, pour se retremper, vers les lointains et vers soi-même. »
 
 

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