Portrait de Zola sur L'Assommoir
Jean-François Raffaelli (1850-1924), peintre, Paris, 1877.
BnF, Réserve des livres rares, Smith Lesouëf Rés-7956, couverture avec un portrait à l'huile sur vélin
© Bibliothèque nationale de France
Dans le « grenier » harmonieusement aménagé où Edmond de Goncourt recevait ses amis écrivains et artistes, une vitrine rassemblait les portraits de vingt-neuf habitués du lieu, peints sur le livre de chacun d'eux qu'il préférait : Eugène Carrière avait ainsi peint Daudet, Raphaël Collin Coppée, Rochegrosse Banville, Chéret Burty, Stevens Rodenbach, Rodin dessina Mirbeau, etc.
Jean-François Raffaelli, peintre de la banlieue industrielle de Paris et de ses habitants, était apprécié des naturalistes. En 1889, le peintre, que Zola s'était contenté de citer dans son Salon de juillet 1879, avait illustré un volume de nouvelles, Les Types de Paris, pour lequel Zola avait écrit Bohèmes en villégiature. Une farce. Il exécuta ce portrait en 1892, comme indiqué de la main d'Edmond de Goncourt à l'intérieur du volume, qui contient également la dédicace « à Edmond de Goncourt, son ami, Émile Zola ». Goncourt évoque dans son Journal (18 août 1892) « l'aspect méchant de la tête de Zola, en sa seconde manière » et, le 14 décembre 1894, il le décrit comme « un peu matérialisé, naturalisé ». En fait, le peintre a réussi un bon portrait psychologique d'un Zola fatigué, à l'air triste.
 
 

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