Emma chez la nourrice
Emma Bovary
Emma Bovary
Emma et Charles
Charles Bovary
Madame Bovary
Gustave Flaubert (1821-1880), auteur ; Albert Fourié (1854-1937), dessinateur ; Eugène-Michel-Joseph Abot (1836-1894), graveur, Paris, 1885.
In-8°
BnF, Réserve des livres rares, RES P-Y2-1441
© Bibliothèque nationale de France
Après le suicide d'Emma, Charles Bovary dépérit. Naïf, il n'a jamais douté de la fidélité de sa femme et c'est avec horreur qu'il découvre les lettres de Rodolphe et de Léon. Il en meurt de chagrin quelques mois plus tard.

« Par respect, ou par une sorte de sensualité qui lui faisait mettre de la lenteur dans ses investigations, Charles n’avait pas encore ouvert le compartiment secret d’un bureau de palissandre dont Emma se servait habituellement. Un jour, enfin, il s’assit devant, tourna la clef et poussa le ressort. Toutes les lettres de Léon s’y trouvaient. Plus de doute, cette fois ! Il dévora jusqu’à la dernière, fouilla dans tous les coins, tous les meubles, tous les tiroirs, derrière les murs, sanglotant, hurlant, éperdu, fou. Il découvrit une boîte, la défonça d’un coup de pied. Le portrait de Rodolphe lui sauta en plein visage, au milieu des billets doux bouleversés.
On s’étonna de son découragement. Il ne sortait plus, ne recevait personne, refusait même d’aller voir ses malades. Alors on prétendit qu’il s’enfermait pour boire.
Quelquefois pourtant, un curieux se haussait par-dessus la haie du jardin, et apercevait avec ébahissement cet homme à barbe longue, couvert d’habits sordides, farouche, et qui pleurait tout haut en marchant. »

Gustave Flaubert, Madame Bovary, troisième partie, chapitre XI, 1857.
>Texte intégral dans Gallica : Paris, Charpentier, 1881
 
 

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