Charles Bovary
Emma chez la nourrice
Emma Bovary
Emma Bovary
Emma et Charles
Madame Bovary
Gustave Flaubert (1821-1880), auteur ; Albert Fourié (1854-1937), dessinateur ; Eugène-Michel-Joseph Abot (1836-1894), graveur, Paris, 1885.
In-8°
BnF, Réserve des livres rares, RES P-Y2-1441
© Bibliothèque nationale de France
Charles Bovary, officier de santé, fait la connaissance d'Emma en allant soigner son père, M. Rouault, un riche paysan. Emma voit dans Charles la possibilité de quitter les champs pour la ville.

« Quand Charles, après être monté dire adieu au père Rouault, rentra dans la salle avant de partir, il la [Emma] trouva debout, le front contre la fenêtre, et qui regardait dans le jardin, où les échalas des haricots avaient été renversés par le vent. Elle se retourna.
– Cherchez-vous quelque chose ? demanda-t-elle.
– Ma cravache, s’il vous plaît, répondit-il.
Et il se mit à fureter sur le lit, derrière les portes, sous les chaises ; elle était tombée à terre, entre les sacs et la muraille. Mlle Emma l’aperçut ; elle se pencha sur les sacs de blé. Charles, par galanterie, se précipita, et, comme il allongeait aussi son bras dans le même mouvement, il sentit sa poitrine effleurer le dos de la jeune fille, courbée sous lui. Elle se redressa toute rouge et le regarda pardessus l’épaule, en lui tendant son nerf de bœuf.
Au lieu de revenir aux Bertaux trois jours après, comme il l’avait promis, c’est le lendemain même qu’il y retourna, puis deux fois la semaine régulièrement sans compter les visites inattendues qu’il faisait de temps à autre, comme par mégarde. […] Une fois, par un temps de dégel, l’écorce des arbres suintait dans la cour, la neige sur les couvertures des bâtiments se fondait. Elle était sur le seuil ; elle alla chercher son ombrelle, elle l’ouvrit. L’ombrelle, de soie gorge de pigeon, que traversait le soleil, éclairait de reflets mobiles la peau blanche de sa figure. Elle souriait là-dessous à la chaleur tiède ; et on entendait les gouttes d’eau, une à une, tomber sur la moire tendue. »

Gustave Flaubert, Madame Bovary, première partie, chapitre II, 1857.
>Texte intégral dans Gallica : Paris, Charpentier, 1881
 
 

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