Louqsor
Maxime Du Camp
Le Caire
Maison et jardin de l'hôtel du Nil, Gustave Flaubert au premier plan
Maxime Du Camp (1822-1894), photographe, Égypte, 1849-1850.
BnF, département de la Société de Géographie, SG WE-174 (1 RES)
© Bibliothèque nationale de France
« Mercredi, je me promène tout seul dans Le Caire, par un beau soleil, dans le quartier compris entre Carameïdan et la porte de Boulak (celle qui est au cœur de l'Esbekièh, à gauche en regardant le nord). Je me perds dans les ruelles et j'arrive à des culs-de-sac. De temps à autre je trouve une place faite par des décombres de maisons ou plutôt par des maisons qui manquent ; des poules picorent, des chats sont sur les murs. Vie tranquille, chaude et retirée. Quelques effets de soleil éblouissant, lorsque tout à coup on sort de ces ruelles si resserrées que les auvents des moucharabiehs des maisons entrent les uns dans les autres.
Jeudi 10, rentrée de la caravane de La Mecque, entrée du Tapis. Nous nous levons matin et nous allons dans la rue du côté de Bab-el-Foutoum, attendre la caravane. On voit des têtes de femmes aux fenêtres, sous les auvents des moucharabiehs, et qui se voilent dès qu'elles s'aperçoivent qu'on les regarde. Sur un chameau est assis un homme tout nu jusqu'à la ceinture, qui se dandine en mesure, dervichisant. Les hommes de la cavalerie irrégulière ont des attitudes superbes de déguenillement et de férocité ; pas de pièces à leurs vêtements, de la poussière et pas de taches ; mais, en revanche, quelque bien disciplinée (relativement) que soit la troupe, c'est d'une opposition grotesque. Plagiat européen, les pauvres officiers en sous-pieds, et quelles chaussures ! »

Flaubert, Voyage en Orient.
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