Linda maestra !
La Sorcière
Mille malédictions sur vous, vieille sorcière
La Sorcière
Le sabbat
Gustave Doré (1832-1883), dessinateur ; Adrien Lavieille (1818-1862), graveur, 1855.
1 estampe : gravure sur bois ; 13,5 x 8,5 cm (im.)
BnF, département des Estampes et de la Photographie, FOL-DC-298 (D)
© Bibliothèque nationale de France
Le sabbat est une assemblée nocturne de sorciers et/ou sorcières. Dans La Sorcière (1862), Michelet consacre un chapitre à ce rite.

« Il y a là bien des choses populaires, et pourtant tout n'est pas du peuple. Le paysan n'estime que la force ; il fait peu de cas de la femme. On ne le voit que trop dans toutes nos vieilles coutumes. Il n'aurait pas donné à la Femme la place dominante qu'elle a ici. C'est elle qui la prend d'elle-même.
Je croirais volontiers que le sabbat, dans la forme d'alors, fut l'œuvre de la Femme, d'une femme désespérée, telle que la sorcière l'est alors. Elle voit, au quatorzième siècle, s'ouvrir devant elle son horrible carrière de supplices, trois cents, quatre cents ans illuminés par les bûchers ! Dès 1300, sa médecine est jugée maléfice, ses remèdes sont punis comme des poisons. L'innocent sortilège par lequel les lépreux croyaient alors améliorer leur sort, amène le massacre de ces infortunés. Le pape Jean XXII fait écorcher vif un évêque, suspect de sorcellerie. Sous une répression si aveugle, oser peu, ou oser beaucoup, c'est risquer tout autant. L'audace croit par le danger même. La sorcière peut hasarder tout. »

Jules Michelet, La Sorcière, I, 11, 1862.
>Texte intégral dans Gallica : Paris, Lévy, 1878
 
 

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