Sylvie, dans la forêt
Sylvie, chez la tante
Émilie
Isis
Octavie
Jemmy
Les Filles du Feu
Gérard de Nerval (1808-1855), auteur ; Émile Adan (1839-1937), illustrateur ; Paul-Edme Le Rat (1849-1892), graveur ; librairie des bibliophiles, Paris, 1888.
1 vol. (XXXVII-250 p.-[6] f. de pl.) : ill. ; 21 cm
BnF, département de Littérature et art, 8-Y2-41902
© Bibliothèque nationale de France
Jemmy est l'adaptation d'une nouvelle autrichienne de Karl Postl. C'est l'histoire d’un couple de colons aux Amériques, dont la femme est capturée par des Indiens. Quand Jemmy finit par retrouver son époux, il vit avec une autre. Elle décide alors de retourner parmi les Indiens et d'épouser l'un d'entre eux. Le narrateur rapporte l'histoire d'un ton moqueur. Voici le moment qui précède le rapt.

« Comment Jemmy O'Dougherty eut tort d'aller à un meeting sur un trop grand cheval. […] Il la laissa donc monter sur un tronc d'arbre, d'où elle s'élança sur le gris pommelé, dont elle saisit la bride avec grâce et autorité. La voilà sur cet animal immense, semblable à un malicieux babouin qui s'apprête à mettre à l'épreuve la mansuétude d'un patient dromadaire. Toffel la regardait la bouche ouverte et les yeux fixes.
— Ma chère ! dit-il après un long combat intérieur, je vous en prie, prenez le petit cheval, et me laissez le plus grand.
— Toffel, s'écria sa moitié, sûrement vous n'êtes pas assez fou pour songer, à cela précisément en ce moment.
— Si, je suis assez fou pour cela ; et, si je prends ce veau irlandais, je serai à la fois à pied et à cheval.
Ses paroles, ses regards, étonnèrent la dame ; ils indiquaient une sorte de révolte contre son pouvoir, et elle sentit que tout son règne dépendait de la résolution qu'elle prendrait en ce moment décisif, et c'est dans cette idée qu'elle donna un grand coup de fouet à son cheval, qui, en deux élans, l'emporta hors de la cour. »

Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Jemmy, 1854.
>Texte intégral dans Gallica : Paris, Giraud, 1854
 
 

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