« El Desdichado »
Manuscrit
Gérard de Nerval (1808-1855), auteur.
BnF, Réserve des livres rares, LETTRE DE G DE NERVAL*
© Bibliothèque nationale de France
« Je suis le ténébreux, - le veuf, - l'inconsolé,
Le prince d'Aquitaine à la tour abolie
Ma seule étoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le soleil noir de la Mélancolie.

Dans la nuit du tombeau, toi qui m'as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon cœur désolé,
Et la treille où le pampre à la rose s'allie.

Suis-je Amour ou Phébus ? ... Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la reine ;
J'ai rêvé dans la grotte où nage la sirène...

Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron ;
Modulant tout à tour sur la lyre d'Orphée
Les soupirs de la sainte et les cris de la fée. »

Gérard de Nerval, Les Filles du feu, « El Desdichado », 1854.
>Texte intégral dans Gallica : Paris, Giraud, 1854
 
 

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