Massacre de la rue Transnonain
15 avril 1834, lithographie publiée dans L'Association mensuelle de juillet 1834
Honoré Daumier (1808-1879), dessinateur, 1834.
Épreuve sur blanc provenant du dépôt légal, 29 x 44,5 cm. Delteil 135.
BnF, département des Estampes et de la Photographie, Rés. AA3 (DAUMIER)
© Bibliothèque nationale de France
Les mouvements populaires se succèdent depuis l’avènement de Louis-Philippe, roi des Français, en août 1830. Le malaise économique et les mesures anti-ouvrières prises par Thiers, ministre de l‘Intérieur, contribuent à les provoquer. L’agitation est également entretenue par des associations républicaines comme la Société des Droits de l’homme. En février 1834, afin d’affaiblir la propagande républicaine, le gouvernement fait voter une série de lois qui réglementent de manière drastique l’activité des crieurs publics et des vendeurs de journaux ambulants et interdisent les associations politiques. Le 9 avril 1834, la Société des Droits de l’homme organise une manifestation à Lyon. Au même moment se tient le procès de canuts accusés de coalition et de grève. Des coups de feu sont tirés sur la foule des manifestants. S’en suit une semaine de combats meurtriers (plus de 300 morts, près de 600 blessés). Le 13 avril, l’insurrection s’étend à Paris, notamment dans le quartier du Marais. Le 14 au matin, elle est réprimée dans le sang. Les soldats envahissent un immeuble situé au 12 rue Transnonain (l’actuelle rue Beaubourg) et massacrent tous les habitants qui pourtant n’avaient pas pris part aux émeutes.
De cette bavure policière que Philipon nomme "la boucherie de la rue Transnonain", Daumier tire un chef-d'œuvre de l’estampe, simple constat de la vérité, aussi sobre que dramatique. De caricaturiste, Daumier se hissait au rang de peintre d'histoire en noir et blanc et devançait le courant réaliste en peinture.
 
 

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