Fronte-de-Boeuf et la sorcière
Ivanhoé
Eugène Delacroix (1798-1863), graveur, 1829.
BnF, département des Estampes et de la Photographie, RESERVE DC-183(A)-FOL, Loys Delteil 86 IFF 65
© Bibliothèque nationale de France
Ulrique, figure féminine malfaisante associée à la sorcellerie, a semé la discorde parmi les Normands. Pour se venger, elle incendie le château de Front-de-Bœuf.

« — Abominable furie ! s'écria Front-de-Bœuf, tes yeux ne verront pas cet instant. Holà, Giles, Clément, Eustache, Saint- Maur, Étienne ! qu'on saisisse cette détestable sorcière, et qu'on la précipite du haut des murs ! Eh bien, où êtes-vous donc, traîtres ? Pourquoi n'obéissez-vous pas à ma voix ?
— Tu peux les appeler, vaillant baron, lui dit la vieille avec un sourire moqueur : menace-les de la prison et de la mort, s'ils n'exécutent pas tes ordres ; mais apprends que tu ne recevras d'eux ni réponse ni secours. Écoute, ajouta- t-elle en s'interrompant un instant, n'entends-tu pas le bruit des armes, les cris des combattants ! Ces sons horribles ne t'annoncent-ils pas qu'on donne l'assaut au château, ne te prédisent-ils pas la chute de ta maison ? La puissance des Front-de-Bœuf, celte puissance cimentée par le sang, chancelle dans ses fondements, et va s'écrouler sous les coups des ennemis qu'ils méprisent le plus. Les Saxons, Reginald, les Saxons attaquent tes murs ? pourquoi restes-tu oisif, tandis que le Saxon donne l'assaut à ta forteresse ? »

Walter Scott, Ivanhoé, 1819, 1820 pour la traduction.
>Texte intégral : Furne, Paris, 1830-1832
 
 

> partager
 
 
 

 
> copier l'aperçu
 
 
> commander