Raphaël, page manuscrite
Dans Le reliquaire de Lamartine du Docteur Léon Cerf
Alphonse de Lamartine (1790-1869), auteur du manuscrit ; Léon Cerf (1868-1957), auteur du texte, Paris, Ed. Hachette et L. Motti, 1925.
1 vol. (153 p.) : portraits, gravures et fac-similé ; in-8
BnF, département de Philosophie, Histoire, Sciences de l'homme, 8-LN27-61762
© Bibliothèque nationale de France
En 1849, paraît Raphaël, pages de la vingtième année, roman autobiographique de Lamartine. Il transpose dans ce récit son amour pour de Mme Julie Charles, née Bouchaud des Hérettes, une femme mariée, épouse du physicien et aéronaute Jacques Charles. Rencontrée en octobre 1816 à Aix-les-Bains, retrouvée à Paris au début de l’année 1817, puis attendue en vain pendant l’été à Aix-les-Bains, elle décède en décembre de la même année. Dans les Méditations poétiques (1820), Lamartine l’appelle Elvire, mais dans Raphaël, il donne au personnage féminin son prénom, Julie, favorisant la confusion entre vérité et fiction. Dès le prologue, Lamartine joue de cette confusion d’identités : l’auteur de ces pages serait non pas lui mais un ami, dont on ne connaît que le surnom…

« Le vrai nom de l'ami qui a écrit ces pages n'était pas Raphaël. Nous le lui donnions souvent par badinage, ses autres amis et moi, parce qu'il ressemblait beaucoup, dans son adolescence, à un portrait de Raphaël enfant, qu'on voit à Rome dans la galerie Barberini, à Florence dans le palais Pitti, et à Paris dans le Musée du Louvre. Nous lui donnions aussi ce nom parce que cet enfant avait pour trait distinctif de son caractère un sentiment si vif du beau dans la nature et dans l'art, que son âme n'était, pour ainsi dire, qu'une transparence de la beauté matérielle ou idéale éparse dans les œuvres de Dieu et des hommes. Cela tenait à une sensibilité si exquise qu'elle en était presque une maladie en lui, avant que le temps l'eût un peu émoussée ; nous disions, en faisant allusion à ce sentiment de nostalgie qu'on appelle le mal du pays, qu'il avait le mal du ciel. II en convenait en souriant avec nous. »

Alphonse de Lamartine, Raphaël, 1849
> Texte intégral dans Gallica : Paris, 1863
 
 

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