Lamartine, écrivant sur un coin de commode
Janet-Lange (1815-1872), illustrateur ; J. Robert, graveur, 1868.
Gravure sur Chine collé (24,6 x 16,3 cm)
BnF, département des Estampes et de la Photographie, RESERVE QB-370 (109)-FT4, Est19Vinck
© Bibliothèque nationale de France
Dans sa « Dédicace-préface » des Confidences, Lamartine évoque le journal personnel de sa mère dont lui-même publiera des extraits de manière posthume (Le Manuscrit de ma mère, 1871). Il rappelle le conseil qu’elle lui aurait donné de tenir lui-même un journal :
« Cette habitude de ma mère fut de bonne heure la mienne. Quand je sortis du collège, elle me montra ces pages et elle me dit : "Fais comme moi : donne un miroir à la vie. Donne une heure à l'enregistrement de tes impressions, à l'examen silencieux de ta conscience. Il est bon de penser, le jour, avant de faire tel ou tel acte : J'aurai à en rougir ce soir devant moi-même en l'écrivant. Il est doux aussi de fixer les joies qui nous échappent ou les larmes qui tombent de nos yeux, pour les retrouver, quelques années après, sur ces pages, et pour se dire : Voilà donc de quoi j'ai été heureux ! Voilà donc de quoi j'ai pleuré ! Cela apprend l'instabilité des sentiments et des choses."
J'écoutai ces paroles et j'obéis. Seulement je n'obéis pas à la lettre. Je n'écrivis pas tous les jours, comme ma mère, le jour écoulé. L'emportement de la vie, la fougue des passions, l'entraînement des lieux, des personnes, des pensées, des choses, le dégoût d'une conscience souvent troublée, m'empêchèrent de tenir ce registre de mes pas dans la vie avec la pieuse régularité de cette sainte femme. »

Alphonse de Lamartine, Confidences, « Dédicace-préface »
> Texte intégral dans Gallica : Paris, Perrotin, 1849
 
 

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