Dans ce discours prononcé à l'adresse des proscrits, à Jersey, le 24 février 1855, à l'occasion de l'anniversaire de la Révolution de 1848, Victor Hugo esquisse son idée de l'Europe : « le continent serait un seul peuple, les nationalités vivraient de leur vie propre dans la vie commune ; [...] la France appartiendrait à l'Europe, l'Europe appartiendrait à l'Humanité » ; il avance l'idée d'une monnaie unique européenne « à double base métallique et fiduciaire, ayant pour point d'appui le capital Europe tout entier et pour moteur l'activité libre de deux cents millions d'hommes » ; il réclame la gratuité de l'enseignement et le vote des femmes avant de terminer par ces mots : « Vive la République universelle ! »