Orphée
Page 36
Gustave Moreau (1826-1898), peintre ; Émile Sulpis (1856-1942), graveur, 1865.
BnF, département des Estampes et de la Photographie, DC-303 (G)-FOL
© Bibliothèque nationale de France
Le poète mourant

« La coupe de mes jours s’est brisée encor pleine ;
Ma vie hors de mon sein s’enfuit à chaque haleine ;
Ni baisers ni soupirs ne peuvent l’arrêter ;
Et l’aile de la mort, sur l’airain qui me pleure,
En sons entrecoupés frappe ma dernière heure ;
Faut-il gémir ? faut-il chanter ?...

Chantons, puisque mes doigts sont encor sur la lyre ;
Chantons, puisque la mort, comme au cygne, m’inspire
Aux bords d’un autre monde un cri mélodieux.
C’est un présage heureux donné par mon génie,
Si notre âme n’est rien qu’amour et qu’harmonie,
Qu’un chant divin soit ses adieux ! […] »

Nouvelles méditations poétiques, Lamartine, 1823
 
 

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