Besançon, vue prise au-dessus de la Porte Battant
Dans Voyage aérien en France, 46
Jules Arnout (1814-1868), lithographe ; Alfred Guesdon (1808-1876), dessinateur, 1852.
BnF, département des Estampes et de la Photographie, SNR-3 (GUESDON, ALFRED)
© Bibliothèque nationale de France
Charles Nodier naît et grandit à Besançon. Pour des raisons politiques, il est plusieurs fois contraint de s'en éloigner. Il est éduqué par son père, un avocat érudit, homme des Lumières et franc-maçon. Républicain puis élu maire constitutionnel de Besançon en 1790, Nodier père emmène son fils avec lui aux réunions politiques. À douze ans, Charles Nodier discourt comme un jacobin aguerri et est élu membre de la Société des Amis de la Constitution. En 1792, Nodier père est nommé président du tribunal criminel de Besançon, chargé d'appliquer la guillotine à tout contre-révolutionnaire. Charles Nodier restera hanté par ces images de têtes séparées de leur tronc : « des têtes nouvellement tombées dont les yeux plein de vie me pénétraient d'un affreux regard » (Jean Sbogar, 1818). Son père l'envoie loin de Besançon avec M. de Chantrans, un ami de la famille banni de la ville. Il enseigne à Charles les sciences naturelles et l'étude des insectes (l'entomologie), et lui donne des ouvrages de Shakespeare à lire. Ses deux premiers ouvrages publiés seront consacrés l'un à l'entomologie, Bibliographie entomologique (1801), le second au dramaturge, Pensées de Shakespeare (1800). Lors de son retour à Besançon, Charles Nodier est inscrit à l'École centrale qui vient d'ouvrir et dispense un enseignement laïc et principalement scientifique. En 1798, il est nommé bibliothécaire adjoint de l'École centrale. L'année suivante, il se fait remarquer avec ses amis de la société secrète des Philadelphes en parodiant un club républicain sur la voie publique. La représentation se termine en échauffourée avec les forces municipales. Charles Nodier perd son poste de bibliothécaire et s'installe à Paris pour quelques mois. Jusqu'en 1813, il vivra tour à tour à Besançon, où il se lie avec les groupes royalistes et conspire contre Napoléon, à Paris, où il vit comme un homme de lettres, publiant articles et romans, et à Ljubljana (Slovénie) où il est nommé bibliothécaire. En 1813, il s'installe définitivement à Paris. Profondément attaché à Besançon et sa région, il en fait l'éloge dans le deuxième tome des Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France (1825).
 
 

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