Le Cousin Pons et Schmucke
Le Cousin Pons. Œuvres illustrées
Honoré de Balzac (1799-1850), auteur ; Marescq et Cie, éditeur, Paris, 1851-1853.
8 vol. : fig. ; in-4
BnF, département de Littérature et Art, Z-7760
© Bibliothèque nationale de France
Sylvain Pons est un compositeur. Grand prix de Rome, il ramène de son séjour en Italie le goût, ou plutôt, la manie de collectionner. Vivant chichement, il accumule des objets d’art, dont personne ne soupçonne la valeur. Accusé d’avoir ourdi un complot contre la fille d’une parente, il se voit fermer leurs portes. Exclu, il dépérit, en compagnie de son ami, le pianiste Schmucke. Quand ce dernier dévoile naïvement la richesse de sa collection, une nuée de vautours cherche à déposséder le moribond. Balzac qualifie ce roman, sombre mais non dépourvu d’humour, de « comédie terrible ». C’est le dernier roman qu'il mène à son terme. Il paraît en feuilleton dans Le Constitutionnel du 18 mars au 10 mai 1847. Il constitue, après La Cousine Bette, le second volet des « parents pauvres » dans les Scènes de la vie parisienne.

La description du cousin Pons donne le ton.
« Vers trois heures de l'après−midi, dans le mois d'octobre de l'année 1844, un homme âgé d'une soixantaine d'années, mais à qui tout le monde eût donné plus que cet âge, allait le long du boulevard des Italiens, le nez à la piste, les lèvres papelardes, comme un négociant qui vient de conclure une excellente affaire, ou comme un garçon content de lui−même au sortir d'un boudoir. […] Sous ce chapeau, qui paraissait près de tomber, s'étendait une de ces figures falotes et drôlatiques comme les Chinois seuls en savent inventer pour leurs magots. Ce vaste visage percé comme une écumoire, où les trous produisaient des ombres, et refouillé comme un masque romain, démentait toutes les lois de l'anatomie. Le regard n'y sentait point de charpente. Là où le dessin voulait des os, la chair offrait des méplats gélatineux, et là où les figures présentent ordinairement des creux, celle−là se contournait en bosses flasques. Cette face grotesque, écrasée en forme de potiron, attristée par des yeux gris surmontés de deux lignes rouges au lieu de sourcils, était commandée par un nez à la Don Quichotte, comme une plaine est dominée par un bloc erratique. »

Honoré de Balzac, Le Cousin Pons, 1847.
>Texte intégral dans Gallica : Furne, Paris, 1842-1848
 
 

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