Le Père Grandet
Eugénie Grandet. Œuvres illustrées
Honoré de Balzac (1799-1850), auteur ; Marescq et Cie, éditeur, Paris, 1851-1853.
8 vol. : fig. ; in-4
BnF, département de Littérature et Art, Z-7762
© Bibliothèque nationale de France
Félix Grandet, extrêmement avare, dirige sa maisonnée d’une main de fer. Ancien tonnelier, il vit à Saumur avec sa femme, sa fille Eugénie, et leur servante Nanon. Eugénie tombe amoureuse de son élégant cousin et, après des serments, lui offre les louis d’or que son père lui a donnés au fil des ans. Ledit-cousin part faire fortune aux Indes. Il reviendra mais pour se marier avec une autre. Eugénie Grandet, publié en 1833, est un grand succès de librairie.

Pour peindre le portrait du Père Grandet, Balzac s’inspire des théories de la physiognomonie, c’est-à-dire l’étude du caractère d’une personne à partir des traits de son visage.
« Néanmoins, malgré la douceur de sa voix, malgré sa tenue circonspecte, le langage et les habitudes du tonnelier perçaient, surtout quand il était au logis, où il se contraignait moins que partout ailleurs. Au physique, Grandet était un homme de cinq pieds, trapu, carré, ayant des mollets de douze pouces de circonférence, des rotules noueuses et de larges épaules ; son visage était rond, tanné, marqué de petite vérole ; son menton était droit, ses lèvres n’offraient aucunes sinuosités, et ses dents étaient blanches ; ses yeux avaient l’expression calme et dévoratrice que le peuple accorde au basilic ; son front, plein de rides transversales, ne manquait pas de protubérances significatives ; ses cheveux jaunâtres et grisonnants étaient blanc et or, disaient quelques jeunes gens qui ne connaissaient pas la gravité d’une plaisanterie faite sur monsieur Grandet. Son nez, gros par le bout, supportait une loupe veinée que le vulgaire disait, non sans raison, pleine de malice. Cette figure annonçait une finesse dangereuse, une probité sans chaleur, l’égoïsme d’un homme habitué à concentrer ses sentiments dans la jouissance de l’avarice et sur le seul être qui lui fût réellement de quelque chose, sa fille Eugénie, sa seule héritière. Attitude, manières, démarche, tout en lui, d’ailleurs, attestait cette croyance en soi que donne l’habitude d’avoir toujours réussi dans ses entreprises. »

Honoré de Balzac, Eugénie Grandet, 1833.
>Texte intégral dans Gallica : Furne, Paris, 1842-1848
 
 

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