La Vieille Fille
Œuvres illustrées
Honoré de Balzac (1799-1850), auteur ; Marescq et Cie, éditeur, Paris, 1851-1853.
8 vol. : fig. ; in-4
BnF, département de Littérature et Art, Z-7761
© Bibliothèque nationale de France
La Vieille Fille est le premier feuilleton-roman à paraître dans La Presse, journal à grand tirage lancé par Émile de Girardin, du 23 octobre au 4 novembre 1836. C’est l’histoire de Rose-Marie-Victoire Cormon qui, à quarante ans, craint de rester éternellement vieille fille. Le chevalier de Valois, qui incarne les valeurs de l’Ancien Régime, et du Bousquier, ancien révolutionnaire, la courtisent. Elle finit par épouser le second mais s’en trouve malheureuse car du Bousquier est impuissant. Dans la classification de La Comédie humaine, La Vieille Fille appartient aux Scènes de la vie de province, et à la sous-section « Les Rivalités ».

« Du Bousquier n’était pas invité. Mademoiselle Cormon, fidèle au système que vous savez, traitait mal ce quinquagénaire, pour qui elle éprouvait d’inexplicables sentiments attachés aux plus profonds replis de son cœur. Quoiqu’elle l’eût refusé, parfois elle s’en repentait ; elle avait tout ensemble comme un pressentiment qu’elle l’épouserait, et une terreur qui l’empêchait de souhaiter ce mariage. Son âme, stimulée par ces idées, se préoccupait de du Bousquier. Sans se l’avouer, elle était influencée par les formes herculéennes du républicain. »

Honoré de Balzac, La Vieille Fille, 1836.
>Texte intégral dans Gallica : Furne, Paris, 1842-1848


« Monsieur de Valois se rapprocha de mademoiselle Cormon pour pouvoir lui donner le bras en la conduisant à la salle à manger. La vieille fille avait pour le chevalier une considération respectueuse ; car certes son nom et la place qu’il occupait parmi les constellations aristocratiques du Département en faisaient le plus brillant ornement de son salon. Dans son for intérieur, depuis douze ans, mademoiselle Cormon désirait devenir madame de Valois. Ce nom était comme une branche à laquelle s’attachaient les idées qui essaimaient de sa cervelle touchant la noblesse, le rang et les qualités extérieures d’un parti ; mais si le chevalier de Valois était l’homme choisi par le cœur, par l’esprit, par l’ambition, cette vieille ruine, quoique peignée comme le saint Jean d’une procession, effrayait mademoiselle Cormon : si elle voyait un gentilhomme en lui, la fille ne voyait pas de mari. [… ] Sans qu’elle s’en doutât, les pensées de mademoiselle Cormon sur le trop sage chevalier pouvaient se traduire par ce mot : – Quel dommage qu’il ne soit pas un peu libertin ! »

Honoré de Balzac, La Vieille Fille, 1836.
>Texte intégral dans Gallica : Furne, Paris, 1842-1848
 
 

> partager
 
 

 
 

 
> copier l'aperçu