Mr et Mme de Rênal
Le Rouge et le Noir - Chronique du XIXe siècle
Stendhal (1783-1842), auteur ; Jean-Paul Quint (1884-1953), illustrateur, Paris, Ed. G. Crès et Cie, 1922.
In-4°, 579 p., fig., couv. ill.
BnF, département Littérature et Art, 4-Y2-6744
© Bibliothèque nationale de France
Stendhal intervient ponctuellement dans Le Rouge et le Noir pour commenter, souvent ironiquement, le déroulement de l’histoire ou interpeller le lecteur. Il donne ainsi un ton de conversation au roman, trait que l’on retrouve dans nombre de ses écrits.

« C’était par un beau jour d’automne que M. de Rênal se promenait sur le Cours de la Fidélité, donnant le bras à sa femme. Tout en écoutant son mari qui parlait d’un air grave, l’œil de madame de Rênal suivait avec inquiétude les mouvements de trois petits garçons. L’aîné, qui pouvait avoir onze ans, s’approchait trop souvent du parapet et faisait mine d’y monter. Une voix douce prononçait alors le nom d’Adolphe, et l’enfant renonçait à son projet ambitieux. Madame de Rênal paraissait une femme de trente ans, mais encore assez jolie.
— Il pourrait bien s’en repentir, ce beau monsieur de Paris, disait M. de Rênal d’un air offensé, et la joue plus pâle encore qu’à l’ordinaire. Je ne suis pas sans avoir quelques amis au château…
Mais, quoique je veuille vous parler de la province pendant deux cents pages, je n’aurai pas la barbarie de vous faire subir la longueur et les ménagements savants d’un dialogue de province.
Ce beau monsieur de Paris, si odieux au maire de Verrières, n’était autre que M. Appert, qui, deux jours auparavant, avait trouvé le moyen de s’introduire, non-seulement dans la prison et le dépôt de mendicité de Verrières, mais aussi dans l’hôpital administré gratuitement par le maire et les principaux propriétaires de l’endroit. » (Le Rouge et le Noir, Chap. II, « Un maire »)
 
 

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