Fuite de Chactas et Atala
Première rencontre entre Atala et Chactas
Atala
François-René de Chateaubriand (1768-1848), auteur ; Gustave Doré (1832-1883), dessinateur ; Héliodore Pisan (1822-1890), graveur, Paris, Ed. Louis Hachette, 1863.
BnF, Réserve des livres rares, Smith Lesouëf R-6280
© Bibliothèque nationale de France
Chactas, qui a été fait prisonnier de guerre, rencontre Atala.
« Une nuit que les Muscogulges avaient placé leur camp sur le bord d’une forêt, j’étais assis auprès du feu de la guerre, avec le chasseur commis à ma garde. Tout à coup, j’entendis le murmure d’un vêtement sur l’herbe, et une femme à demi voilée vint s’assoir à mes côtés. Des pleurs roulaient sous sa paupière ; à la lueur du feu, un petit crucifix d’or brillait en son sein. Elle était régulièrement belle ; l’on remarquait sur son visage je ne sais quoi de vertueux et de passionné, dont l’attrait était irrésistible. Elle joignait à cela des grâces plus tendres ; une extrême sensibilité, unie à une mélancolie profonde, respirait dans ses regards ; son sourire était céleste.
Je crus que c’était la Vierge des derniers amours, cette vierge qu’on envoie au prisonnier de guerre pour enchanter sa tombe. »
« Je te plains de n’être qu’un méchant idolâtre. Ma mère m’a faite chrétienne ; je me nomme Atala, fille de Simaghan aux bracelets d’or et chef des guerriers de cette troupe. Nous nous rendons à Apalachucla, où tu seras brûlé. » (Atala, p. 11)
 
 

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