Les dernières lignes des Mémoires d'outre-tombe
Mémoires d'outre-tombe
Manuscrits du livre consacré à Madame Récamier
François-René de Chateaubriand (1768-1848), auteur.
315 feuillets (28 x 22,5 cm)
BnF, département des Manuscrits, NAF 26450, fol. 121v et 122r
© Bibliothèque nationale de France
D’abord intitulées Mémoires de ma vie, l’œuvre se présente comme une analyse de soi, la mise en lumière du véritable Chateaubriand, bien différent de l’homme public malmené par ses adversaires : « j’écris principalement pour rendre compte de moi-même à moi-même […] je veux, avant de mourir, remonter vers mes belles années, expliquer mon inexplicable cœur. » Mais il ne s’agit pas d’une confession intime à l’image de Rousseau, Chateaubriand, par pudeur et souci du prestige, se donne toute liberté d’omettre ou d’enjoliver des épisodes de sa vie. Son but est de présenter le destin d’un homme étroitement lié à l’histoire tumultueuse de son temps.
La « basilique » des Mémoires d'outre-tombe ainsi édifiée, Chateaubriand souhaitait dédier une « chapelle » à Madame Récamier. Une fois le livre achevé, en 1839, celle-ci en reçut une copie tandis que Pilorge en établissait une autre, destinée à être insérée dans la troisième partie des Mémoires. Quand il brûla ses brouillons en 1840, l'écrivain sauva une soixantaine de feuillets provenant de rédactions antérieures du livre et portant de nombreuses corrections autographes, qu'il offrit à son amie. Cependant, devant les réticences croissantes de celle-ci, Chateaubriand supprima, à la relecture de 1846, dix-neuf des vingt-trois chapitres qu'il lui consacrait et rattacha les quatre autres au livre XXVIII. Le manuscrit sacrifié rejoignit la copie de 1839, accompagnée des brouillons, et l'ensemble fut relié plus tard en un volume par la nièce et héritière de Madame Récamier, Amélie Lenormant.
Sur le point de conclure ses Mémoires, Chateaubriand observe : « J'ai commencé à écrire ces Mémoires à la Vallée-aux-Loups le 4 octobre 1811; j'achève de les relire en les corrigeant à Paris ce 25 septembre 1841 : voilà donc vingt-neuf ans, onze mois, vingt-un jours, que je tiens secrètement la plume en composant mes livres publics, au milieu de toutes les révolutions et de toutes les vicissitudes de mon existence. »
 
 

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