Officier du Roi
Jean Dieu de Saint-Jean (1655-1695), graveur, 1675-1683.
BnF, Bibliothèque de l'Arsenal, EST-368 (138)
© Bibliothèque nationale de France
Le regard de Madame de Sévigné sur la Cour est acéré, elle-même s’y rend fort peu. Dans une lettre du 3 janvier 1689 à sa fille, la comtesse de Grignan, elle se livre à une satire des cérémonies d’apparat. « La cérémonie de vos frères fut donc faite le jour de l’an à Versailles. […] Le maréchal de Bellefonds était totalement ridicule, parce que, par modestie et par mine indifférente, il avait négligé de mettre des rubans au bas de ses chausses de page, de sorte que c’était une véritable nudité. Toute la troupe était magnifique, M. de la Trousse des mieux ; il y eut un embarras dans sa perruque, qui lui fit passer ce qui était à côté assez longtemps derrière, de sorte que sa joue était fort découverte ; il tirait toujours ce qui l’embarrassait qui ne voulait pas venir ; cela fit un petit chagrin. Mais, sur la même ligne, M. de Montchevreuil et M. de Villars s’accrochèrent l’un à l’autre d’une telle furie ; les épées, les rubans, les dentelles, les clinquants, tout se trouva tellement mêlé, brouillé, embarrassé, toutes les petites parties crochues étaient si parfaitement entrelacées, que nulle main d’homme ne put les séparer ; plus on y tâchait, plus on les brouillait, comme les anneaux des armes de Roger. Enfin, toute la cérémonie, toutes les révérences, tout le manège demeurant arrêté, il fallut les arracher de force, et le plus fort l’emporta. »
 
 

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