Le Château de Vaux-le-vicomte
Israël Silvestre (1621-1691), graveur.
BnF, département des Estampes et de la photographie, VA-420-FT 4
© Bibliothèque nationale de France
Véritable mécène, encore au faîte de sa gloire, le surintendant des finances, Nicolas Fouquet, s'entoure de gens de lettres et d'artistes, parmi lesquels, Madame de Sévigné, Scarron, Perrault, Mademoiselle de Scudéry, Corneille, Molière, La Fontaine… véritable cour qu'il entretient à grand frais. L'esthétique des salons de l'époque, qui règne sur le cercle de Fouquet, repose sur le style précieux (précision et propriété des termes, art du détour par périphrases et métaphores).
Madame de Sévigné apprécie grandement Fouquet et lui reste fidèle malgré la disgrâce royale. Elle relate les détails de son procès (1664) dans ses lettres au marquis de Pomponne, parent par alliance du surintendant et contribue ainsi à établir des faits d’histoire. Le recueil de ces onze lettres paraît en 1756.
« Il faut que je vous conte ce que j’ai fait. Imaginez-vous que des dames m’ont proposé d’aller dans une maison qui regarde droit dans l’Arsenal, pour voir revenir notre pauvre ami. J’étais masquée, je l’ai vu venir d’assez loin. M. d’Artagnan était auprès de lui ; cinquante mousquetaires, à trente ou quarante pas derrière. Il paraissait assez rêveur. Pour moi, quand je l’ai aperçu, les jambes m’ont tremblé, et le cœur m’a battu si fort que je n’en pouvais plus. En s’approchant de nous pour entrer dans son trou, M. d’Artagnan l’a poussé, et lui a fait remarquer que nous étions là. Il nous a donc saluées, et a pris cette miné riante que vous lui connaissez. Je ne crois pas qu’il m’ait reconnue ; mais je vous avoue que j’ai été étrangement saisie quand je l’ai vu entrer dans cette petite porte. » (Lettre du 27 novembre 1664)
 
 

> partager
 
 
 

 
> copier l'aperçu
 
 
> commander