La courtisane au XVIII^e siècle, ou du moins l’image qu’en a laissée la littérature, est une femme élégante, conviée en société et qui reçoit chez elle. Elle est entretenue publiquement par un homme et marchande ses faveurs. Manon est avare des siennes et tente toujours d’obtenir bijoux et louis d’or en cédant le moins possible. Elle dit ainsi à propos de M. de G. M. : « Il est vrai qu’il m’a baisé plus d’un million de fois les mains ; il est juste qu’il paie ce plaisir, et ce ne sera point trop que cinq ou six mille francs, en proportionnant le prix à ses richesses et à son âge. » (Histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut, l’abbé Prévost)