Projet d'une dixme royale qui, supprimant la taille
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Sébastien Le Prestre marquis de Vauban (1633-1707), auteur, 1707.
Monographie imprimée, in-4°
BnF, Réserve des livres rares, RES-R-1557
© Bibliothèque nationale de France
En dépit de sa renommée et de la faveur royale, Sébastien Le Prestre, maréchal de Vauban (1632-1707), l’illustre fortificateur des frontières et conquêtes de la France, en est réduit à l’anonymat et à la clandestinité lorsqu’il tente d’exposer ses idées de réforme des revenus du royaume. Son Projet de dixme royale, visant à simplifier et à mieux répartir la fiscalité en ces temps de crise, est imprimé en 1707 à Rouen sans nom d’auteur, ni de ville d’édition, ni d’imprimeur, avant d’atteindre sous le manteau Paris et Versailles. Un arrêt du Conseil du Roi interdit l’ouvrage dès le 14 février 1707. Le maréchal, déçu dans ses espoirs de réforme et très affecté par la prohibition de son livre, décédera un mois et demi plus tard. Selon Saint-Simon, Vauban serait « mort de douleur » de voir son « remède tourné en poison » par « ce bureau d'anthropophages ». Desmaretz, en effet, « imagina d'établir, en sus de tant d'impôts, cette dîme royale sur tous les biens de chaque communauté et de chaque particulier du Royaume, que le maréchal de Vauban d'une façon, et que Boisguilbert de l'autre, avoient autrefois proposée […] comme une taxe unique, simple, qui suffirait à tout, qui entrerait toute entière dans les coffres du Roi, au moyen de laquelle tout autre impôt serait aboli, même la taille, et jusqu'à son nom […]. Ainsi fut bâclée cette sanglante affaire ». (III, pp. 722-723)
 
 

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