Candide, traduit de l'allemand, de M. le Docteur Ralph
Manuscrit de Candide, chapitre XXII
Manuscrit de Candide
Copie de Wagnière portant des corrections autographes de Voltaire
Voltaire (1694-1778), auteur, 1758.
Manuscrit autographe, 154 f. (20,5 x 16 cm)
BnF, Bibliothèque de l'Arsenal, ms. 3160, p. 1
© Bibliothèque nationale de France
C'est pour distraire des hôtes illustres que Voltaire, à cinquante ans passés, se lance dans le conte philosophique, genre si prisé au XVIIIe siècle. Auteur dramatique et poète épique, il ne voit là d'abord qu'un agréable dérivatif à ses nobles compositions, dont le succès le déroute lui-même : « Queste coglionerie se vendent mieux qu'un bon ouvrage. »
Publié anonymement à Genève - ce qui ne trompa personne - après une saisie des bonnes feuilles chez un imprimeur parisien, condamné en France comme en Suisse, Candide connut en effet un succès fulgurant. Le roman d'apprentissage du jeune homme à la poursuite de sa chère Cunégonde, à travers une Europe dévastée et un univers de fantaisie, permet à Voltaire de donner libre cours à sa verve satirique, aux anachronismes voulus, en une langue élégante, limpide, alerte.
Sous l'apparence badine de l'utopie, le philosophe poursuit sa mission : lutter contre les abus de toute sorte, les superstitions cruelles et absurdes, l'arbitraire, le fanatisme, les horreurs de la guerre. Au « meilleur des mondes possibles » proclamé par Pangloss, disciple de Leibniz, il oppose la sage conclusion de Candide, au terme de sa tumultueuse initiation, pour sauvegarder un semblant d'harmonie : « Il faut cultiver notre jardin. » Le seul manuscrit connu à porter des corrections de Voltaire est une copie de la main du secrétaire des vingt dernières années, Nicolas Wagnière. Il offre plusieurs versions du chapitre parisien, « le seul qui soit trouvé faible », selon le duc de La Vallière, à qui Voltaire l'offrit avant même la publication de Candide en février 1759.
 
 

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