Le Familistère : un phalanstère pour les familles ouvrières
Vue du Familistère de Godin, à Guise
Jean-Baptiste André Godin (1817-1888), auteur, vers 1905-1908.
Carte postale, environ 9 x 14 cm
BnF, département des Estampes et de la Photographie, Va mat d 02
© Bibliothèque nationale de France
Au début du XXe siècle, les bâtiments de brique rouge du Familistère sont inscrits depuis plus d'une génération dans le paysage. L'organisation architecturale témoigne de préoccupations hygiénistes. Godin avait voulu des abords "largement ouverts, dans lesquels l'air s'épure au contact de la végétation". À l'intérieur, "la clarté répandue partout dans l'habitation, dans les cours, les escaliers, est le signal du progrès intellectuel et moral des générations qui vont naître à la nouvelle lumière sociale." La vaste cour centrale de quarante mètres sur dix-sept est en effet éclairée par une verrière. À chaque étage, une galerie ceinture les appartements. Cette disposition permet d'échapper aux intempéries, que Fourier redoutait par-dessus tout. On peut voir dans cette organisation une autre réminiscence, plus inquiétante, celle du Panoptique de Bentham. En effet, de l'aveu même de Godin, "le fait principal de l'ordre, au Familistère, c'est que la vie de chacun y est à découvert". Le confort douillet des logements, qui contraste avantageusement avec l'insalubrité de l'habitat ouvrier de l'époque, témoigne de l'abandon des aspects les plus subversifs du Phalanstère.
 
 

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