Le Cabinet d’histoire naturelle
Histoire naturelle générale et particulière, tome III, bandeau p. 1 et p. 13
Georges-Louis Leclerc Buffon (1707-1788 ; comte de), auteur du texte ; Jacques de Sève, dessinateur ; Dominique Sornique, graveur, 1749.
BnF, département Sciences et techniques, S- 2432
© Bibliothèque nationale de France
Les cabinets d’histoire naturelle font l’objet d’un engouement grandissant au XVIIIe siècle. Ils sont les héritiers des cabinets de curiosités dans lesquels certains aristocrates constituaient des collections hétéroclites d’objets remarquables et parfois exotiques, d’origine naturelle ou façonnés par l’homme. Au cours du siècle, de riches érudits limitent leurs collections au domaine des sciences naturelles, dans une perspective mêlant la science à l’agrément.

Pour favoriser l’expansion du Cabinet d’histoire naturelle du roi, Buffon nomme Daubenton « garde et démonstrateur » du cabinet en 1735. Installé dans le château du Jardin des plantes, le cabinet s’enrichit rapidement d’animaux, de minéraux, de végétaux et de coquillages provenant de tous les horizons. Il devient en quelques années la collection la plus riche de France. Grâce à son prestige grandissant et au réseau de correspondants entretenu par Buffon, il profite des donations d’explorateurs revenant des quatre coins du globe.

Placée en ouverture du troisième tome, cette illustration ne donne sans doute qu’une image idéalisée du Cabinet du roi. Il est probable qu’un désordre bien plus grand régnait dans des locaux devenus rapidement trop exigus pour faire face à la politique de développement énergique impulsée par Buffon.

L’ordonnancement parfait des flacons de spécimens contraste avec le foisonnement de la nature qui transparaît dans la fantaisie animale figurant en début d’ouvrage. Il se démarque également des représentations traditionnelles des cabinets de curiosités, le plus souvent dépeints comme des bric-à-brac sans ordre ni méthode. On peut voir dans cette gravure un symbole du projet affiché par Buffon : refusant le pittoresque, il veut faire entrer le désordre de la nature dans un ordre méthodique et rationnel, fondé sur un empirisme rigoureux.
 
 

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