La Gravure en taille douce
Illustrations de l'Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, arts et métiers
Denis Diderot (1713-1784) et D'Alembert (1717-1783), 1777-1779.
BnF, département Littérature et Art, Z-373
© Bibliothèque nationale de France
Haut de la Planche
Sont rassemblées ici les principales opérations de la gravure à l’eau-forte et au burin.
Un ouvrier vernit une planche au vernis mou (fig. 1), tandis qu’un homme noircit le vernis de la planche au flambeau (fig. 1bis).
Trop grande pour être soutenue d’une seule main, la planche est suspendue grâce à un système de cordes accrochées à un piton, et supportant les quatre coins de la planche. L’homme conduit le flambeau en lignes droites, jusqu’à ce que la superficie soit également noire partout. La mèche du flambeau ne doit pas toucher le vernis, mais seulement la flamme. Lorsque le cuivre est petit, on le tient d’une main par un étau qui sert de poignée, et on a la facilité de le retourner comme on veut.
Le vernis de la plaque est ensuite gravé, à la pointe (fig. 3), ou au burin (fig. 6), le tableau à copier étant posé sur un châssis devant le graveur.
Un ouvrier est occupé à repousser les gravures du vernis (fig. 7), tandis que les autres s’occupent de faire mordre les parties gravées de la planche, en y versant de l’eau-forte (fig. 2), ou en ballottant une boîte qui contient la planche et l’eau-forte (fig. 4), celle-ci étant ensuite vidée dans une jarre (fig. 5).

Bas de la Planche
Burin quarré (fig. 1) : le ventre du burin (a), sa face (c), son manche (d) ; Burin losange : sa face (e), la queue qui entre dans le manche (f). On se sert de burins de différentes grosseurs et de différentes formes, suivant le besoin. Le calibre d'un burin quarré (g), plus gros que (h), et celui-ci plus fort que (i), au-dessus sont deux autres formes de burins losanges, (k) est plus losange et plus gros que (l) ; Bout d'un burin vu par la face (fig. C) : la face (abcm), les deux côtés du ventre (ab, bc), les deux côtés du dos (am, cm), l'arête du ventre (bn) ; Manière d'aiguiser le ventre et la face d'un burin (fig. D) ; Emmancher le burin (fig. 3) : Le manche d'un burin (F), la virolle (p), la partie du manche que l'on coupe suivant la ligne rs (q), lorsque le burin est emmanché, de manière que la ligne (rs) du manche et le ventre du burin ne fassent qu'une ligne droite, comme on le voit en fig. 1 (aaq) ; Aiguiser le burin (fig. D) : pierre à l'huile (ab) montée dans un morceau de bois (cd), la poignée (h) ; le burin (ee), dont un des côtés du ventre pose à plat sur la pierre : on appuie ferme sur le burin et on le fait aller et venir sur la pierre de a en b et de b en a, jusqu'à ce que ce côté soit bien plat - c'est ce qu'on appelle faire le ventre. On en fait autant de l'autre côté du ventre, et il en résulte que l'arête figurée par la fig. C (bn) est très aiguë et tranchante. À la suite de cette opération on fait la face, on tient son burin dans la position (fg), obliquement à la surface de la pierre, et l'arête du ventre tournée en (i) ; en appuyant on fera mouvoir le bout f de b en a et de a en b : la face sera faite lorsqu'il résultera des deux opérations ci-dessus, que les deux côtés du ventre (ab), (bcn) (fig. C), formeront avec la face (abcm) un angle très aigu et très mordant. Dégrossir le burin, c'est en ôter, soit sur la pierre, soit sur la meule, la partie (acmo) (fig. C) ; on le fait, lorsque l'on veut dégager son burin par le bout, et il en résulte cet avantage, que plus la superficie (abcm) est petite, moins l'artiste emploie de temps à faire la face de son burin. On se sert quelquefois et en dernier lieu pour donner plus de perfection au ventre du burin, d'une pierre à rasoir : la pierre à l'huile doit être parfaitement unie, mais comme il arrive ordinairement que les burins usent la pierre et la creusent vers le milieu, on se servira pour les unir et les dresser, de grès pulvérisé qu'on jettera sur le carreau, et l'on frottera le côté usé de la pierre sur ce grès, jusqu'à ce que toute sa concavité soit emportée ; Ébarboir (fig. 4) : son manche (w); la virole (u) ; le plan ou profil de l'ébarboir (T) ; Grattoir : son manche (y), profil de cet outil (x) : on observera qu'on ne se sert point de la pointe de ces outils, mais des arêtes tranchantes (vv, xx) formées par la rencontre de leurs faces. On aiguise ces outils comme on fait le ventre d'un burin (fig. D). Brunissoir (fig. 6) : l'autre bout (z) est un grattoir, et la partie comprise entre deux est une poignée qui leur est commune : on voit en (aa) le profil de la partie (z) de cet outil. Brunissoir emmanché (fig. 7) : son fer (A), son manche (B). On se sert de cet outil par les tranches arrondies (ef, eg) extrêmement polies. On voit en (C) le profil de cet outil, (aa) sont les côtés dont on se sert.
 
 

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