Jacques le fataliste et son maître
Jacques le fataliste et son maître
Jacques et Justine chez Bigre
Jacques le fataliste et son maître
Jacques, son maître et l’hôtesse qui raconte l’histoire
Jacques le fataliste et son maître
Frontispice du tome I, vol. 1
Denis Diderot (1713-1784), auteur, Paris, Ed. Le Prieur, 1797.
BnF, Réserve des livres rares, SMITH LESOUEF R-1894
© Bibliothèque nationale de France
Jacques raconte sa première nuit chez le paysan et rapporte le dialogue que celui-ci eut avec sa femme :
« (…) Là, femme, comment te déferas-tu de cet homme ? Parle donc, femme, dis-moi donc quelque raison.
— Est-ce qu’on peut parler avec vous.
— Tu dis que j’ai de l’humeur, que je gronde ; eh ! qui n’en aurait pas ? qui ne gronderait pas ? Il y avait encore un peu de vin à la cave : Dieu sait le train dont il ira ! Les chirurgiens en burent hier au soir plus que nous et nos enfants n’aurions fait dans la semaine. Et le chirurgien qui ne viendra pas pour rien, comme tu peux penser, qui le paiera ?
— Oui, voilà qui est fort bien dit et parce qu’on est dans la misère vous me faites un enfant comme si nous n’en avions pas déjà assez.
— Oh ! que non !
— Oh ! que si ; je suis sûre que je vais être grosse !
— Voilà comme tu dis toutes les fois.
— Et cela n’a jamais manqué quand l’oreille me démange après, et j’y sens une démangeaison comme jamais.
— Ton oreille ne sait ce qu’elle dit.
— Ne me touche pas ! laisse là mon oreille ! laisse donc, l’homme ; est-ce que tu es fou ? tu t’en trouveras mal.
— Non, non, cela ne m’est pas arrivé depuis le soir de la Saint-Jean. »
 
 

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