Au Bonheur des Dames
Dossier préparatoire, deuxième volume
Émile Zola (1840-1902), auteur, 1881.
BnF, département des Manuscrits, NAF 10278, fol. 266
© Bibliothèque nationale de France
« Les marchandises les plus volumineuses et les plus encombrantes, comme la grosse lingerie et les tapis, seront placées au dernier étage et recevront une quantité suffisante de lumière du plafond entièrement vitré.
Des ponts, légèrement cintrés, relieront entre eux les différents services que sépareront forcément les galeries principales montant, de toute la hauteur du bâtiment, jusqu'à la toiture.
De nombreux escaliers feront communiquer entre eux les étages. Ils seront entièrement en fer - limon, marches et contre-marches - afin d'avoir une plus grande portée et de présenter, en même temps, plus d'élégance. Ils auront une double révolution pour éviter l'encombrement. Les escaliers droits sont dangereux, ceux qui sont carrés sont d'un aspect sec peu agréable, dès qu'ils ne sont pas enfermés dans une cage close, ceux qui sont circulaires sont fatigants à monter, à moins de leur donner un côté de rayon élevé. Le plan elliptique qui évite ces différents inconvénients devra être employé de préférence à tout autre.
Des vestibules, placés dans l'axe des quatre faces du bâtiment, donneront accès aux Magasins dans lesquels on pénétrera, en outre, par plusieurs portes destinées aux acheteurs qui arriveront à pied. Les vestibules, plus spécialement réservés aux voitures, seront précédés de descentes à couvert. Les marquises seront abandonnées, car elles abritent fort mal de la pluie et pas du tout du froid.
Toutes les galeries viendront rayonner à une immense salle polygonale ou circulaire allant d'un seul jet, jusqu'à une coupole vitrée de glaces émaillées et mellées d'or. »
 
 

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