Et se tournant vers Octave, elle ajouta : « Monsieur le baron Hartmann »
Œuvres complètes illustrées d'Émile Zola. T. XI Au Bonheur des dames. Édition "ne variatur"
Émile Zola (1840-1902), auteur, Paris, E. Fasquelle, 1906.
BnF, département Littérature et Art, 4-Y2-3550 p. 81
© Bibliothèque nationale de France
« Et, se tournant vers Octave, elle ajouta :
— Monsieur le baron Hartmann.
Un sourire pinçait finement les lèvres du vieillard. C’était un homme petit et vigoureux, à grosse tête alsacienne, et dont la face épaisse s’éclairait d’une flamme d’intelligence, au moindre pli de la bouche, au plus léger clignement des paupières. Depuis quinze jours, il résistait au désir d’Henriette, qui lui demandait cette entrevue ; non pas qu’il éprouvât une jalousie exagérée, résigné en homme d’esprit à son rôle de père ; mais parce que c’était le troisième ami dont Henriette lui faisait faire la connaissance, et qu’à la longue il craignait un peu le ridicule. Aussi, en abordant Octave, avait-il le rire discret d’un protecteur riche, qui, s’il veut bien se montrer charmant ne consent pas à être dupe.
— Oh ! monsieur, disait Mouret avec son enthousiasme de Provençal, la dernière opération du Crédit Immobilier a été si étonnante ! Vous ne sauriez croire combien je suis heureux et fier de vous serrer la main.
— Trop aimable, monsieur, trop aimable, répétait le baron toujours souriant. »
 
 

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