57 rue de Varenne, ambassade d'Autriche
Eugène Atget (1857-1926), photographe, 1905-1906.
Tirage sur papier albuminé d'après négatif sur verre au gélatino-bromure d'argent, 17,3 x 22 cm
BnF, Estampes et photographie, Eo 109b boîte 11
© Bibliothèque nationale de France
Dans certaines images de Thompson, de Liébert ou d’Atget, le photographe figure sur la photographie par le truchement de son ombre ou de son reflet. Accident ? Parasitage sans importance par rapport au sujet principal ? Choix délibéré ? S’ils gênaient la lisibilité du cliché, tout est fait pour les éviter.
Il en va tout autrement dans le champ artistique. C’est précisément au milieu des années 1920 que les surréalistes commencèrent à se passionner pour les reflets des vitrines et que les phénomènes de réflexion se retrouvèrent au cœur des questionnements d’avant-garde. Dans son Paysan de Paris, publié en 1926, Louis Aragon consacre ainsi plusieurs pages à décrire les télescopages visuels que produisent les vitrines des passages.
Au même moment, quelques photographes proches des avant-gardes commencent à photographier les reflets des devantures.
Le reflet va devenir, dans les années 1930, un véritable leitmotiv moderne. Berenice Abbott, Henri Cartier-Bresson, Florence Henri, Germaine Krull ou encore Dora Maar, Roland Penrose et quelques autres, réalisent des séries de vitrines où les reflets sont omniprésents. Dans les années 1940, le thème s’exporte aux États-Unis. Depuis, l’engouement pour les réverbérations à la devanture des magasins ne s’est pas amenuisé.
 
 

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