Voyage en Icarie
Plan de la communauté de Sheltenham
Étienne Cabet (1788-1856), auteur, vers 1848.
36,5 x 23,5 cm
BnF, Manuscrits, Naf 18149 f. 20
© Bibliothèque nationale de France
Étienne Cabet et ses disciples partent en Amérique construire l'Icarie égalitaire. Dans le Voyage en Icarie, l’auteur avait explicitement recommandé la prudence : "Point d'essais de Communautés partielles, dont le succès ne pourrait faire que peu de bien, et dont la chute, presque certaine, ferait toujours beaucoup de mal ! Du prosélytisme seulement, et toujours du prosélytisme, jusqu'à ce que la masse adopte le Principe de la Communauté." Les dix dernières années de sa vie, marquées par la soif d'entreprendre, prirent pourtant le contre-pied de ces vues. L' "Icarie écrite", selon les termes de Henri Desroche, obtint plus de succès que l' "Icarie pratiquée" : un article retentissant de Cabet, intitulé "Allons en Icarie", paru en 1847 dans le Populaire, sonnait l'heure de l'action : les nouveaux Icariens, principalement issus des milieux populaires, s'embarquèrent à partir de 1848 pour le Nouveau Monde. Ils ne parvinrent jamais à assurer l'essor de leurs communautés, dont la première fut fondée au Texas, la suivante en Illinois, à Nauvoo, dans des bâtiments abandonnés par les mormons de Joe Smith. L'autoritarisme de leur chef était à la fois le symptôme et l'une des causes de l'échec d'un enracinement durable. La propagation par la seule force de l'exemple ne se réalisa pas, même si des expériences isolées survécurent jusqu'à la fin du siècle. La disparition de Cabet ne pacifia pas la situation, marquée par des dissidences nombreuses. Ainsi se créèrent, par exemple, les communautés de Cheltenham (Missouri) et de Corning (Iowa), au fonctionnement de plus en plus éloigné du communisme de départ.
 
 

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