Projet de frontispice pour Les Fleurs du mal
Félix Bracquemond (1833-1914), graveur, XIXe siècle.
Estampe
BnF, Estampes et photographie, EF-411 (4)-FOL
© Bibliothèque nationale de France
À la fin de l'année 1856, Baudelaire se tourne vers un jeune éditeur, Poulet-Malassis, pour publier un recueil de ses poèmes, pour la plupart déjà parus en revue. Sorti le 23 juin 1857, le volume fait rapidement scandale, certains poèmes étant jugés trop osés, voire pornographiques. Un procès a lieu : Poulet-Malassis et Baudelaire sont condamnés à payer une amende et à supprimer certains poèmes dont le jugement dit qu'ils "conduisent nécessairement à l'excitation des sens par un réalisme grossier et offensant pour la pudeur".
Ce projet de frontispice, que Baudelaire a demandé à son ami Félix Bracquemond, ne fut pas retenu, jugé sans doute trop morbide. Il illustre pourtant bien ces vers introductifs aux Fleurs du mal :
Serré, fourmillant, comme un million d'helminthes*,
Dans nos cerveaux ribote un peuple de Démons,
Et, quand nous respirons, la Mort dans nos poumons
Descend, fleuve invisible, avec de sourdes plaintes.


* helminthes : vers parasites
 
 

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