Le Dernier Jour d'un condamné
Frontispice pour Le Dernier Jour d'un condamné, dans les Œuvres de Victor Hugo
Célestin Nanteuil (1813-1873), graveur, Paris, Renduel, 1833.
BnF, Estampes et photographie, DC- 290 (1) -FOL
© Bibliothèque nationale de France
En écrivant, à 27 ans, Le Dernier Jour d’un condamné (1829) comme un journal, à la première personne, Victor Hugo interpelle le lecteur en exposant les sentiments d’un homme à partir du verdict : "Condamné à mort ! Voilà cinq semaines que j’habite avec cette pensée" jusqu’à sa conduite à l’échafaud : "Ah ! les misérables ! il me semble qu’on monte l’escalier… Quatre heures."
Ce combat contre la peine de mort, Victor Hugo l'a mené toute sa vie. Dès l’enfance, il est fortement impressionné par la vision d’un condamné conduit à l’échafaud, sur une place de Burgos, puis, à l’adolescence, par les préparatifs du bourreau dressant la guillotine en place de Grève. Hanté par ce "meurtre judiciaire", il va tenter d’infléchir l’opinion en décrivant l’horreur de l’exécution, sa barbarie, en démontrant l’injustice (les vrais coupables sont la misère et l’ignorance) et l’inefficacité du châtiment. Utilisant tour à tour sa notoriété d’écrivain et son statut d’homme politique, Hugo met son éloquence au service de cette cause, à travers romans, poèmes, témoignages devant les tribunaux, plaidoiries, discours et votes à la Chambre des pairs, à l’Assemblée puis au Sénat, articles dans la presse européenne et lettres d’intervention en faveur de condamnés. À l’Assemblée constituante, il déclare le 15 septembre 1848 : "La peine de mort est le signe spécial et éternel de la barbarie."
 
 

> partager
 
 

 
 

 
> copier l'aperçu