L'esclave (Surinam)
L'esclave (Surinam)
Candide, ou l'Optimisme, dans Œuvres complètes de Voltaire. chap 19, fol 195
Jean-Michel Moreau dit Moreau le Jeune (1741-1814), dessinateur  ; Pierre Charles Bacquoy (1759-1829), graveur en taille-douce ; Voltaire (1694-1778), auteur, Kehl, Ed. de l'Imprimerie de la Société littéraire typographique, 1787.
Gravure, 70 vol. in-8°
BnF, Réserve des livres rares, Res Z 4424
© Bibliothèque nationale de France
« En approchant de la ville, ils rencontrèrent un nègre étendu par terre, n’ayant plus que la moitié de son habit, c’est-à-dire d’un caleçon de toile bleue ; il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main droite. "Eh, mon Dieu ! lui dit Candide en hollandais, que fais-tu là, mon ami, dans l’état horrible où je te vois ? — J’attends mon maître, M. Vanderdendur, le fameux négociant, répondit le nègre. — Est-ce M. Vanderdendur, dit Candide, qui t’a traité ainsi ? — Oui, monsieur, dit le nègre, c’est l’usage. On nous donne un caleçon de toile pour tout vêtement deux fois l’année. Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main ; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe : je me suis trouvé dans les deux cas. C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe." »
(Candide, chap. 19)
 
 

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